Il se tapit dans la pénombre de la grange. Le groupe d’étrangers était rentré chez l’institutrice. Il renifla, des odeurs lui parvenaient, une soupe, légumes, viande bouillie. Ce n’était pas appétissant, mais son estomac gargouilla quand même. Les animaux du village et de la forêt avaient fuis les lieux depuis trop de temps, la faim commençait à être intenable. Il s’avança, prêt à prendre en embuscade le premier qui sortirait. S’il était assez rapide les autres n’auraient pas le temps de réagir. Et personne n’aiderait les autres étrangers.
Soudain quelque chose lui mit un grand coup de pied dans le derrière. Il se retourna prêt à décapiter l’imprudent pour découvrir… qu’est-ce que… il n’avait jamais vu un animal comme ça: une sorte de poule bleue et violette, de taille humaine mais avec un cou si long qu’elle le dépassait d’un tête. La poule lui tira la langue, émit un bip-bip, et pris la fuite à une vitesse hallucinante, trop vite pour lui. Mais sa bête intérieure avait déjà pris le dessus. Il s’élança à sa poursuite.